Comment enseigner à nos enfants?

Vous y êtes, vous voilà immergés dans le métier d’enseignant!

 

Vous n’avez jamais été formés et pourtant… c’est vous qui êtes aux manettes! Vous plongez à corps perdu dans le programme scolaire entamé. Vous jonglez entre matières et enfants à la manière d’un acrobate contorsionniste en pleine formation. Vous croulez sous les supports et devoirs transmis par les enseignants consciencieux. Et cerise sur le gâteau: vous entendez cette petite voix monotone et lointaine, qui vous dit « il ne faut SURTOUT pas que mon enfant prenne du retard… ».

 

Quelle pression! Quelle chape de plomb sur vos épaules! Vous voilà responsables des apprentissages scolaires de vos enfants, et ce, du jour au lendemain. Alors, rassurez-vous!

 

Enseigner à vos enfants, vous le faites déjà, tous les jours, à chaque instant.

 

 

La différence, c’est que vous enseignez à votre enfant de façon très naturelle, sans que, ni lui, ni vous, ne vous en rendiez vraiment compte.

 

Car oui, vous lui enseignez:

 

 

– chaque fois qu’il vous pose une question. C’est d’ailleurs là, certainement, l’une des plus belles formes d’enseignement. Par ce biais, vous répondez à un besoin immédiat de votre enfant et vous l’assouvissez pour lui permettre de progresser à son rythme.

– simplement en servant de modèle (cuisiner, jardiner, lire…). Ce sont là, des activités toutes simples mais des activités qui l’inspirent et le poussent à l’action, à la reconstitution de vos mouvements.

– quand il vous demande de participer à ce que vous êtes en train de faire. L’associer, c’est renforcer son estime de lui. Plus l’objectif sera élevé, plus l’envie de l’accomplir sera grande. L’accompagner dans ses défis, c’est aussi lui permettre de stimuler ses grandes capacités intellectuelles. Quoi de mieux pour ça, que de sortir des problèmes posés sur papier pour lui permettre de se frotter avec délectation aux challenges du monde bien réel qui l’entoure.

– lorsque vous vous interrogez à haute voix. Vous vous demandez, par exemple, quelle est cette espèce d’oiseau ou quel est son cycle migratoire pour que vous soyez en mesure de le contempler à cette période de l’année. Vous le poussez alors, à l’observation, à la curiosité, à l’exploration de son environnement.

– quand vous lui demandez de répéter une phrase qu’il vient de prononcer et qui est incorrectement construite. Vous l’invitez à la rigueur et à une syntaxe de qualité qui lui sera utile toute sa vie.

 

 

Mais aussi quand vous fabriquez un objet avec lui, quand vous l’aidez à comprendre comment il aurait pu faire autrement, quand vous vous trompez et que vous cherchez à solutionner la difficulté…

 

Ce ne sont là que des exemples, je pourrais continuer ainsi longuement.

Voyez comme enseigner à ses enfants est simple et comme, en si peu d’exemples, l’enseignement fût riche!

 

Du français, des mathématiques, de la biologie, de la littérature, de la géographie… Et je ne parle là que de ce que l’on a cloisonné derrière le terme « matières ».

 

En exploitant votre quotidien, vous allez évidemment bien au-delà d’un simple apprentissage scolaire. Vous faites même plus que de répondre à son besoin d’apprentissage! Vous suscitez l’envie, le plaisir, l’émerveillement… Faire cela c’est redonner ses lettres de noblesse à l’apprentissage. Et c’est ce que les parents font très naturellement.

 

Enseigner de la théorie, ça ne sert à rien alors?

 

 

Et non, je ne suis pas en train de dire que l’enseignement théorique est inutile!

 

 

En revanche, je dis que c’est un enseignement qui ne laisse que peu de place à la pratique, à la découverte, au réel et aux étincelles dans les yeux de vos enfants.

 

 

Je dis qu’il serait certainement intéressant de profiter de cette période pour aborder l’apprentissage sous un autre angle: l’apprentissage « lâcher-prise », l’apprentissage « plaisir », l’apprentissage « vivant ».

 

Je dis aux parents de ne pas chercher à tout prix à être enseignant mais de continuer à être ce qu’ils sont: des parents.

 

La théorie et le bagage de savoirs sont bien évidemment importants mais la construction d’un être en devenir va bien au-delà du savoir théorique. Les savoirs représentent des outils qui servent, aident, soutiennent la construction de l’enfant. Ils ne constituent pas l’enfant.

 

 

Alors, ne changez pas ce que vous êtes. Continuez de cultiver les moments de partage, de complicité et d’apprentissage naturel et heureux avec vos enfants, tout simplement.

 
 
 

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