Coronavirus: Comment en parler à nos enfants?
Qui dit confinement inédit, dit zéro mode d’emploi!
Et c’est vrai pour tout, y compris pour le type de communication que nous choisissons d’utiliser avec nos enfants qui permettra d’aborder la question du Coronavirus de la façon la plus adaptée.
Les chaînes d’information, de bons supports pour parler du Coronavirus ?
Certes les chaînes d’information diffusent en continu des nouvelles fraîches auxquelles nous pourrions être tentés de nous raccrocher pour parler du Coronavirus à nos enfants. Mais est-ce une bonne option?
Pas si sûr. Car, Coronavirus ou non, les chaînes d’information ne diffusent pas que de la matière, du contenu, des faits. Elles diffusent aussi des émotions. Ces informations, cette communication est génératrice de peur (est-ce que je suis touché par le Coronavirus ? Et mes prochess?), de colère (il est sorti de chez luis? Sérieusements ?!), de tristesse (des gens meurent à cause du Coronavirus..). Certaines informations ne s’entendent pas seulement, elles se ressentent aussi.
Il y a des informations qui sont véhiculée par les faits eux-mêmes, d’autres par les mots, les tons utilisés ou encore les expressions du visage et les mouvements du corps. Des informations imperceptiblement inquiétantes qui viennent se nicher dans nos corps. Quand il y a danger, tous nos sens sont en éveil et la communication non verbale ne nous échappe pas, pas plus qu’elle n’échappe à nos enfants.
Le deuxième confinement n’a pas d’avantage permis d’apaiser les enfants. Envolée la légèreté naturelle inhérente à la vie enfantine. Le fardeau a été lourd en termes de sérénité et de bien-être intérieur. Les habitudes ont certes reprises, en ce sens que les enfants ont pus rejoindre établissements scolaires et routine quotidienne et rentrer de nouveau en communication visuelle directe avec enseignants et enfants. Pour autant, les conditions d’accueil ont continués d’être très anxiogènes. La distance de sécurité à conserver avec leurs camarades a altérer le rapport à l’autre. Leurs camarades représentant désormais un risque, un danger pour eux. Rentrer en contact avec l’autre pourrait finalement me tuer ou tuer l’un de mes proches ? Il est peut-être porteur du Coronavirus. Je peux parler mais pas m’approcher. Elément non sans conséquence sur la psyché et sur l’état émotionnel d’un individu quel qu’il soit. Alors imaginez quelles peuvent être les conséquences sur les êtres en pleine construction que sont les enfants. Les masques ont également fait leur entrée dans la vie des enfants de moins de 6 ans. La communication verbale a du même coup été renforcée par la manifestation visuelle et concrète du danger imminent à rentrer en contact à l’autre. (En psychopédagogie, on s’appuie sur cet aspect, on multiplie les approches sensorielles, ce qui facilite la communication à l’autre ainsi que sa compréhension).
Pas de doute, votre enfant, ne peut pas ignorer ce qui se passe autour de lui, combien même vous l’auriez coupé des chaînes d’information audiovisuelles et télévisuelles. La communication passe.
Alors inutile de botter en touche en évitant purement et simplement de parler du Coronavirus à vos enfants.
Inutile donc de dissimuler ce qui se passe pour ne pas les effrayer. Ils sentent et ressentent l’inquiétude du moment. Comment pourrait-il en être autrement ? Le Coronavirus est sur toutes les bouches.
Or il est de notre ressort à nous, parent(s) d’assurer non seulement la sécurité physique de nos enfant mais aussi leur sécurité affective. Ne perdons pas de vue que quelles que soient les circonstances, nos enfants ont besoin d’un environnement sécurisant avec un emploi du temps quotidien, des routines journalières, un cadre aimant et rassurant. Le sécurité physique en passe aussi par là. Or depuis que le coronavirus est présent dans nos vies, outre les conditions de scolarisation très particulières, les enfants ont coupé tous liens sociaux physiques avec leurs amis en dehors de l’école, les activités extrascolaires, les visites chez les grands-parents ou le reste de la famille. Ils sont mis sous cloches. Alors c’est certain, nos enfants ont besoin d’une information positive et constructive, de clarté et de compréhension pour se sortir, intérieurement, le mieux possible de cet épisode angoissant.
Heureusement vous avez le canal d’information idéal chez vous pour en parler à vos enfants: Vous!
Avec supports ou sans supports! Choisissez des moments propices, utilisez des mots positifs, un ton rassurant. Parler de façon naturelle, normalement. Cette sérénité et cette normalité, ils en ont extrêmement besoin par les temps qui courent. Mettez-les à l’abri de ce flot d’informations anxiogènes et continu qui les pollue sans leur apporter l’essentiel. Ecoutez-les, engagez-les simplement dans la conversation, sans trop en dire. Certains enfants ne le feront pas par eux-même, il est donc important que vous ouvriez la porte. Permettez-leur de se questionner en toute sérénité auprès de vous et soyez là, juste là pour répondre simplement. N’allez pas au delà de leur besoin et évitez les interrogatoires qui pourrait générer une angoisse supplémentaire. Mettez-vous à leur disposition régulièrement. Cet épisode n’est pas terminé et ils ont besoin de cet écoute, de cet accompagnement sur le long court. Les motifs d’anxiété pouvant évolués au fur et à mesure du temps et des mesures mises en places.
Pour résumer, votre seul rôle sera d’ouvrir la porte pour leur permettre d’aller chercher auprès de vous ce dont ils ont besoin
N’en dites pas trop et surtout quel que soit la question, dites-leur la vérité, ils en ont besoin pour passer cette période de vie de façon apaisée. Utilisez un support, des supports si bon vous semble, mais surtout faites-vous confiance, vous êtes la personne idéale pour assurer ce rôle. Celui ou celle que vos enfants aiment le plus et en qui ils ont le plus confiance.
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